Marcel SCHMETZ a 7 ans lorsque la 2ème guerre mondiale éclate.
Son village est annexé au Reich. Ses études primaires, il les fera en Allemand. S'ensuivent alors quatre années de perpétuelles restrictions et d'incessantes vexations jusqu'au 11 septembre 1944, le pays de Herve et Clermont en particulier sont libérés. La ferme familiale est transformée en un grand bivouac où vont camper 110 soldats de la 1ère division américaine. Commencent alors trois semaines de vacances pour un gamin qui n'a connu que quatre années de privations. Ces trois semaines marqueront à vie le petit Marcel.
Lors de l'Offensive des Ardennes, les G.I.s quittent la ferme en abandonnant le superflus. Pas de kilos inutiles. Résultat, les Schmetz comme beaucoup déautres villageois se retrouvent avec une véritable caverne d'Ali Baba. On conserve tout, d'abord par souci d'économie, ensuite par respect et en souvenirs de personnes devenues chères.
Devenu adulte, Marcel est passionné de mécanique et restaure des jeeps, des motos et d'autres véhicules avec ses copains.
En 1991 la rencontre de Mathilde va tout changer et les projets sont légion. De son hobby ils vont faire un musée. Tout doit être prêt pour le 50ème anniversaire du D-Day en 1994. Un an de travaux avec des passionnés pour transformer la vieille étable en musée, le "Remember Museum 39-45". 17 vétérans venus en Normandie font le trajet jusque Clermont pour l'inauguration. Ce jour va sceller une amitié privilégiée entre le couple et ces boys.
Depuis ce jour mémorable, ce fut un véritable défilé : la population des environs, les enfants des écoles, quelques "tours opérateurs", mais surtout des vétérans américains. Ceux-ci, frappés par le respect qui entoure tous ces objets, sont de plus en plus nombreux à vouloir apporter leur petite "brique" à l'édifice. Ils apportent donc des souvenirs personnels : des photos-souvenirs, des badges, etc., certains qu'ici leur mémoire sera fidèlement gardée. Leurs noms se multiplient, de plus en plus nombreux, dans la pierre du bâtiment ou sur la paroi d'un semi-remorque transformé en salle de projection. Plus réservés sont les visiteurs allemands. Mais eux aussi apprécient la profonde humanité qui a présidé à l'élaboration de ce musée. Car ici, il n'y a pas de jugement de valeur. Seulement le souvenir. REMEMBER ! La preuve : les dizaines, voire centaines de lettres de voeux et de reconnaissance que Marcel et Mathilde reçoivent chaque année, et auxquelles il faut répondre. Autre preuve : les voyages qu'ils effectuent aux States sur invitation de vétérans et l'accueil exceptionnel qui leur est partout réservé.